Introduction
Les plantains, discrets, souvent foulés sans vergogne sur les bords de chemins et pourtant !
Que de bienfaits à vos pieds, arrêtez vous un instant et laissez-les-vous conter tous ces bienfaits…
Tout d’abord, pourquoi ce nom, plantain ?
Encore une histoire de pied ! Et oui, le nom du plantain provient de planta qui signifie « plante de pied » et de ago « je pousse », autrement dit « qui pousse sous la plante des pieds » !
Description
Les plantains que l’on trouve en France, sont des plantes vivaces herbacées très communes. En fonction des espèces, elles affectionnent des milieux très varié comme les chemins, les prairies, les zones côtières ou alpines, etc…
– Elles ont des feuilles épaisses et élastiques (qui résistent bien au piétinement), disposées en rosette basale : c’est à dire qu’elles sont placées en cercle en bas de la tige, comme les feuilles du pissenlit par exemple. La forme de leurs feuilles est le plus souvent ovale à lancéolé (allongé en forme de fer de lance), avec 3 à 7 nervures parallèles et saillantes au revers des feuilles.
– Les inflorescences (ce sont des groupements de fleurs) sont portées par des tiges dépourvues de feuilles mesurant de 5 à 60 cm.
– Ses minuscules fleurs sont composées de 4 pétales, au centre duquel sortent de longues étamines.
– Les fleurs sont réunies en épis cylindrique très denses.
Différentes espèces
On trouve 21 espèces de plantains en France dont les plus commun sont :
– Le plantain lancéolé (Plantago lanceolata), à feuilles lancéolées et dressées.
– Le plantain majeur (Plantago major), à larges feuilles ovales et pétiolées.
– Le plantain moyen (Plantago media), à feuilles ressemblant à celles du plantain majeur mais dépourvu de pétiole.
– Le plantain corne de cerf (Plantago coronopus), à feuilles dentées ou profondément incisées, on le rencontre dans les lieux sableux (principalement sur le littoral).
Composition
Les feuilles de plantain contiennent des mucilages, du tanin, des vitamines C, B, A, K des sels minéraux tels que le calcium, potassium, magnésium, sélénium, sodium, zinc, phosphore soufre, fer, silicium et divers autres substances (choline, flavonoïdes, coumarine, acides phénols libres, saponoside).
Usages culinaires
Le plantain a un agréable goût forestier qui rappelle le champignon. Ses jeunes feuilles tendres peuvent être ajoutées aux salades, quant aux feuilles un peu plus coriaces, elles peuvent être préparées en pesto, ou bien cuites en soupes, tartes, gratins, etc.
Ses inflorescences, récoltées jeune avant floraison, peuvent être mangés crus, cuit à la vapeur ou revenus à la poêle.
Il est bon de savoir qu’aucun plantain n’est toxique, cependant, hormis les espèces citées ci-dessus, les autres plantains ont des feuilles linéaires souvent coriaces.
Le pesto de plantain :
3 grosses poignées de feuilles de plantain, 50 gr de noisettes, 1 gousse d’ail, 1 cuillère à soupe de vinaigre de cidre, 3 cuillères à soupe d’huile d’olive, 1 pincée de sel.
– laver, sécher et hacher très finement les feuilles de plantain avec un couteau bien aiguisé ;
– broyer et faire griller les noisettes ;
– mettre les feuilles de plantain hachées, l’ail haché, les noisettes, le sel et le vinaigre de cidre dans le bol du mixeur. Puis ajouter l’huile d’olive progressivement tout en mixant ; le mélange doit avoir une texture homogène.
– Conservez dans un bocal au réfrigérateur.
Usages médicinaux
Cette grande famille des plantains (appelé les Plantaginacées en botanique) est bonne à tout faire aussi bien en applications externes ou en infusions, sucs de plantes, teinture-mère.
Souvent accompagné de sa grande copine l’ortie, les anciens l’utilisaient déjà pour soulager les désagréments des piqûres d’ortie. Mais les connaissances scientifiques actuelles nous dévoilent encore d’autres pouvoirs de ce « gueux » des chemins : anti-infectieux et anti-histaminique puissant.
Vous en trouverez pratiquement toute l’année si vous regardez bien et pour vos préparations (jus, infusion, teinture-mère), il est conseillé de récolter des feuilles pas trop âgées ou abimées, que vous tronçonner au préalable pour les faire sécher (très riche en eau). Les graines sont récoltées en ramassant les épis bien mûrs.
Le plantain lancéolé (Plantago lanceolata) :
– en jus et teinture-mère pour les allergies cutanées et saisonnières*** / les soins bucco-dentaires (dents, gencives, douleurs mâchoires) / anti spasmodique de la musculature lisse (anti-tussif pour les bronches)*** / émollient*** / immunomodulant*** ;
– en jus et infusion pour les piqûres d’insectes*** et conjonctivite / hépatoprotecteur / hypocholestérolémiant.
Le plantain majeur (Plantago major) :
– en jus et teinture-mère pour les allergies cutanées et saisonnières / les soins bucco-dentaires (dents, gencives, douleurs mâchoires)*** / hémostatique (hémorragies utérines) / infections à répétition.
– en jus et infusion pour les piqûres d’insectes et conjonctivite / hépatoprotecteur / hypocholestérolémiant.
Le psyllium (Plantago psyllium / ovata & Plantago scabra) :
– les graines font parties des meilleurs laxatifs doux, à utiliser gonflées dans de l’eau*** / hypocholestérolémiant / anti-ulcéreux.
Le badasson de Provence (Plantago sempervirens / cynops) :
– en teinture-mère cicatrisant et réduit les hématomes***.
– en jus et teinture-mère immunomodulant*** / fièvre de Malte (brucellose) en vétérinaire.
Effets de la plante : *un peu efficace, **efficace , ***très efficace
Auteures et responsabilités
Déborah Bécot
Illustratrice botanique,
anime des balades botaniques et ateliers de cuisine sauvage
www.rhizomes.eu
Isabelle Meyer
Praticienne en Santé Naturelle
Naturopathe – Gemmothérapeute
Centre Mozaïc à Valence (26)
blog.isanature.com
Les auteures déclinent toutes responsabilités dût à une erreur d’identification, une mauvaise interprétation ou utilisation des plantes ainsi qu’une réaction d’intolérance alimentaire.
Les conseils proposés ne se substituent pas à un diagnostic médical. Ils ne peuvent en aucun cas remplacer une consultation auprès de votre médecin traitant. Ne jamais arrêter un traitement médical sans avis préalable de votre médecin.
Sources
– Institut Européen des Substances Végétales – Guide Ethnobotanique de phytothérapie, Gérard Ducerf, Edition Promonature ISBN 978-2951925892
– Les Plantes sauvages, connaitre, cueillir et utiliser, Thierry Thevenin, Edition L.Souny, 2012. ISBN 978-2-84886-151-7
– Les plantes sauvages comestibles, cueillir la nature parmi les prés et les bois, François Couplan, Edition Larousse, 2018. IBSN 978-2-03-593080-4
– Flore complète portative, Gaston Bonnier et Georges de Layens, Edition Belin, 1986. IBSN 978-2-70-11100041
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