Expérimentation du Keyline Design sur parcelles de terrain de 11Ha environ

 

Vue en 3D prise par drone

 

Design réalisé de août à octobre 2021

 

Vidéo des premières plantations (1mn – Dauphiné libéré)…

 

Compte-rendu d’observation et d’évaluation des éléments d’une partie de la propriété, selon le processus de design utilisant l’échelle de la permanence, défini initialement par l’australien Percival Alfred YEOMANS et remanié par Darren DOHERTY (australien également et ayant réalisé plus de 1200 designs sur des propriétés allant de 1 à plus de 6000Ha).

Un design en Permaculture réalisé de cette manière, doit permettre de produire de plus en plus, tout en régénérant les sols et en diminuant progressivement le temps de travail à consacrer à l’ensemble.

En prenant «Soin de la Terre», vous prendrez «Soin de l’Humain» et pourrez à terme «Partager équitablement les surplus».

Telle est l’Éthique de la Permaculture

 

Orthomozaïque du site faite par drone et augmentant considérablement le niveau des détails…

 

Voici les 10 points de l’échelle de la permanence (du plus permanent au moins permanent).

Climat humain : 

Clément D. est le décisionnaire principal concernant la propriété, etc…

Climat biosphérique :

Le vent froid (Mistral) : sans doute le point le plus compliqué à gérer. En effet, celui-ci dans un axe pratiquement Nord-Sud, vient éroder les flancs du Serre de Leyrisse sur lequel se situe les terrains en y entrainant une érosion des sols certainement assez conséquente.

Les vents chauds : le vent du Sud-Ouest chaud (le vent de la pluie), ainsi qu’un vent plus Sud-Est (plus sec), doit également profiter de l’axe du Serre de Leyrisse, pour rajouter un peu d’érosion éolienne.

 

Vent du Nord – Mistral (froid et sec)

Vent du Sud-Est (chaud et sec)

Vent du Sud-Ouest (chaud et humide)

 

L’ensoleillement : l’exposition générale est essentiellement ouest, mais pratiquement toutes les orientations sont présentent du fait que nous sommes en haut d’un Serre. Celui-ci bénéficie donc du meilleur ensoleillement tout au long de l’année, avec un cumul d’ensoleillement d’environ 2250h/an.

Les températures : si l’on revient sur les étés 2018, 2019 et 2020, il est évident que l’ensoleillement peut devenir un inconvénient pouvant fortement limiter la période végétative. Il faudra donc étudier l’ombrage au cas par cas en fonction du positionnement envisagé. Les animaux y trouveront également de quoi se mettre à l’ombre. Comme en climat méditerranéen (on y est pratiquement en été), les plantes choisis devront donc bien supporter le plein ensoleillement, la sécheresse et le vent, afin de ne pas trop limiter leur développement lié aux jours de fortes chaleurs > à 30°C (30 à 35j/an)…

Les précipitations : sont marquées par une moyenne de pluie annuelle de 800mm/m2, soit 800l/m2 (avec des pointes maxi à 1200mm/m2/an, et mini de moins de 700mm/m2/an). Pour les calculs de bassin versant et de gestion de l’eau, je suis parti sur une base défavorable de 700mm/m2/an.

Les épisodes d’orage de type «cévenol», soit moins marqués qu’en Cévennes, mais néanmoins à prendre en compte compte tenu des chutes de grêlons de plus en plus régulières.

Les jours sans précipitations ont également tendance à augmenter et j’ai envisagé ce design avec des périodes sans eau de plus en plus régulières allant de 90 à 120 jours consécutifs en été.

Les gelées : compte tenu de l’altitude, de l’exposition et de l’environnement peu arboré, il est fort probable qu’il y ait environ 30 jours de gelés par an.

Conclusion : Il semble que d’année en année, nous évoluons de plus en plus vers un climat méditerranéen altéré (zone USDA 9A)

Le climat méditerranéen altéré s’étend surtout sur les Alpes et les Préalpes du sud, englobant l’essentiel des deux départements des Alpes-de-Haute-Provence et de la Drôme. On en distingue également quelques lambeaux en rive gauche du Rhône, à la hauteur de l’Ardèche.

 

 

Les caractéristiques :

  • une température moyenne annuelle est élevée, avec des jours de froid en nombre réduit et des jours chauds compris entre 15 et 23j/an.
  • une variabilité inter-annuelle des températures de juillet minimale : l’été est répétitivement chaud d’une année à l’autre (excepté 2021).
  • un cumul des précipitations annuelles moyen (800-950 mm), mais non réparties de façon homogène.
  • l’automne et l’hiver, humides et très variables d’une année à l’autre, s’opposent à l’été, sec et stable sur la normale 1971-2000.

La zone USDA 9a présentes des températures minimales constatées de -6,7 à -3,9°C.

Néanmoins compte tenu des années 2012 et 2002 avec des hivers plus rigoureux, il serait raisonnable de prévoir des plantes avec une rusticité d’au moins -12°C.

Au niveau topographique :

Situé au Sud-Est de la commune de CHAMPIS, la propriété occupe environ 180Ha au total.

Coordonnées géographiques (centrées au sommet 624m des terrains du projet) : 44°56’25’’N et 04°45’41’’E

 

Plan de situation

 

Concernant les pentes de terrain, on se trouve dans une configuration moyenne d’une pente variant de 10% à 25%, favorable au travail des courbes de niveaux (swales et sous-solage).

 

Courbes de niveaux à 1m

 

Avec un point haut à 624m d’altitude et un point bas à environ 587m, j’ai sélectionné quelques courbes de niveaux qui me semblent intéressantes à 619m (KL1), 610m (KL2) et 600m (KL3).

 

 

En effet, celles-ci marquent l’altitude moyenne des 3 swales envisagés.

 

Au niveau géologique :

Contrairement aux domaines océaniques plus homogènes (notamment d’un point de vue géologique), la biodiversité terrestre répond à la diversité des milieux continentaux conditionnés par le climat, l’altitude, la nature des substrats géologiques et l’histoire géologique.

Les variations géologiques y déterminent une mosaïque de biotopes.

L’origine de l’abondance des organismes vivants dans les sols est liée à la texture des sols et à leur importante hétérogénéité.

La géométrie de la surface terrestre et donc son relief, son altitude et son orientation sont contrôlés par la dynamique géologique. Et là où le climat, le relief et les interventions humaines ne varient pas, la diversité des types de roches peut influencer la distribution de la végétation directement ou au travers des produits d’altération de ces roches qui influencent la chimie des sols, leur granulométrie, leur texture, leur porosité, leur perméabilité, leur minéralogie, la chimie des eaux… Des différences de pH dans le sol ont un impact majeur sur les capacités d’ingestion d’éléments par les plantes.

Les roches altérées et/ou les sols sont le reflet des roches qui leur ont donné naissance, que ce soit dans leurs propriétés physiques ou chimiques. Ils sont constitués d’une portion minérale qui renferme principalement des minéraux siliceux et argileux et d’une portion de matière organique, ainsi que d’eau et d’organismes vivants

Le sous-sol détermine largement, tant par la minéralogie et la chimie des sols que par les régimes hydriques qui en résultent, la nature des systèmes vivants susceptibles d’y « prendre racine ». .

Pour ne citer que quelques exemples emblématiques :

  • le chêne-vert et l’arbousier des schistes, où domine l’élevage caprin ;
  • le genêt, le châtaignier, les résineux et la lande des granites, où domine l’élevage bovin ;
  • les buis et les prairies calcicoles où domine l’élevage ovin.

La géologie ne détermine pas seulement la faune et la flore, mais aussi la biodiversité culturelle.

L’espace construit par l’homme est lui aussi caractéristique de la géologie du site sur lequel toute implantation humaine est développée.

 

Ainsi, on trouve sur les terrains d’expérimentation du Serre de Leyrisse : de la Roche éruptive faisant partie du complexe granitique de Tournon – Saint-Cierge. Il s’agit plus précisément de Granite calco-alcalin à biotite, de grain moyen, porphyroïde.

 

Comme il fallait s’y attendre, nous sommes donc en présence d’une roche à tendance plutôt acide (comme la plus grande partie du Massif Central)

 

Caractéristiques des secteurs (avantages et inconvénients) :

En dehors des secteurs déjà évoqués plus haut, j’ai cependant identifié quelques nuisances / problèmes :

  • Risque d’incendie sur la partie Nord du terrain : lié au Mistral sec venant du Nord et avec le petit bois au Nord. Compte tenu du potentiel de vent du Serre de Leyrisse, le risque est moyen en présence d’arbres à feuilles caduques et plus fort en présence de résineux.
  • Exposition aux ondes, liée à l’antenne 4G et 5G sur place : il n’y a pas encore de données scientifiques officielles, mais il est envisagé officieusement qu’il puisse y avoir des effets induits sur les matières vivantes à proximité des antennes (animaux et plantes). À surveiller dans le temps…

En ce qui concerne la ressource en eau. Les terrains devant servir pour l’expérimentation ne sont pas desservis directement en eau de forage ou de sources. Les animaux en pâture sur ces terrains sont abreuvés par tonne à eau. Les terrains ne sont donc pas irrigués.

Dans ce design, nous allons utiliser l’eau de pluie, quelques techniques mêlant agro-foresterie et courbes de niveaux, et l’apport conséquent en azote par les animaux et les plantes. Ainsi, nous ré-imprégnerons les sols en eau par gravité et au fur et à mesure du temps, l’ensemble de ces techniques inverseront logiquement la perte de fertilité actuellement constatée.

Les sols se comporteront de plus en plus comme le ferait une éponge…

«Nous allons planter la pluie !»

Dans un premier temps, la création de swales traversant les terrains, permettrait de mettre en oeuvre une technique simple et efficace d’imprégnation de l’eau.

En premier lieu, mettre de côté la terre végétale sur 2 fois la largeur, puis le creusement d’un petit canal en forme de «V» avec le dépôt de la terre en butte sur le côté aval et en suivant la courbe de niveau (ou avec une très légère pente < à 2%), enfin re-dépose de la terre végétale (les racines vers le haut). Pour finir, soit la plantation directe de plantes fourragères et/ou comestibles pérennes sur la butte aval (arbres, arbustes et vivaces), soit un mulchage permettant de ne pas laisser la terre à nue (évite également le compactage et la repousse des adventices), le temps d’attendre la plantation des arbres.

L’ensemble réalisé permet de faire le meilleur usage de l’eau dans le milieu et tout en fonctionnant de manière gravitaire.

 

En effet, «l’eau doit parcourir le chemin le plus long sur la plus grande distance, le plus lentement possible et le plus de fois possible et doit être rendu au système naturel plus pur qu’à son entrée dans le système…»

 

En tenant compte d’une moyenne de pluie annuelle de 700mm/m2/an, soit 700l/m2/an, et en calculant les différents bassins versants amenant l’eau vers les swales (un peu plus de 6,3Ha de bassins versants vers les swales), l’ensemble aurait un potentiel de ré-imprégnation d’environ 4425m3.

 

Calcul des bassins versants

 

 

Après avoir visité les lieux, il me semble également pertinent de créer au moins 2 retenues d’eau en KP1 et KP2. Ceux-ci permettraient de stocker les excédents d’eau des bassins versants supérieurs, par les swales adjacents. La retenue d’eau en KP2 pourrait également remonter l’eau par pompage vers le barrage supérieur, certains swales et également les abreuvoirs à certaines époques sèches de l’année.

 

Retenues d’eau

 

 

La retenue d’eau en KP1 aurait une surface d’environ 165m2, et avec une profondeur moyenne de 1,2m, aurait une capacité d’environ 195m3 (retenue d’eau certainement bâchée en EPDM, car l’argile ne sera pas en taux suffisant pour obtenir l’étanchéité).

Le bassin versant global au-dessus de ce barrage (375m3 à l’année) et les swales en pente légèrement inclinés vers cette retenue d’eau, permettront un remplissage progressif de celui-ci à chaque pluie importante. Néanmoins, et compte tenu du Mistral desséchant, il sera installé un brise-vent végétal en partie Nord du bassin.

La retenue d’eau en KP2 aurait une surface d’environ 185m2, et avec une profondeur moyenne de 2,5m, aurait une capacité d’environ 460m3 (retenue d’eau très certainement bâchée en EPDM, car l’argile ne sera sans doute pas en taux suffisant pour obtenir l’étanchéité).

Compte tenu du Mistral desséchant, il sera installé un brise-vent végétal en partie Nord du bassin.

Le bassin versant global au-dessus de ce barrage (1 659m3 à l’année) et les swales en pente légèrement inclinés vers cette retenue d’eau, permettront un remplissage de celui-ci encore plus facile qu’en KP1. Néanmoins, et compte tenu du Mistral desséchant, et comme pour le bassin en KP1, il sera installé un brise-vent végétal en partie Nord du bassin. Enfin, étant en partie basse de la propriété, une pompe de relevage sera nécessaire pour remonter éventuellement l’eau vers le barrage en KP1 et l’alimentation de certains swales et abreuvoirs.

 

 

Pendant la saison sèche, on alimentera certains swales avec le barrage principal (gravitaire) ou le barrage du bas (avec une pompe).

Le reste de l’année, les swales vont permettre d’imprégner l’eau tranquillement dans les sols, et limiteront fortement les zones d’érosion.

L’activité d’élevage sera facilité par la mise en place de 3 abreuvoirs alimentés par les alimentations en provenance du bassin en KP1 (gravitaire – abreuvoir 3) et par pompage en provenance du bassin en KP2 (abreuvoir 1 et 2). Ces 3 abreuvoirs seront remplis par un tuyau d’alimentation permettant d’en réguler le remplissage.

Les retenues d’eau pourront également irriguer si nécessaire et à la demande une partie des swales pendant les 4 mois d’été sans pluie significative.

 

Les accès et chemins seront peu modifiés (plutôt prolongés) et permettront d’accéder à tous les parcs par l’utilisation possible également de leurs couloirs compactés.

 

On végétalise principalement les buttes des swales au fur et à mesure de leurs réalisations (éventuellement au-dessus du canal, mais pas dedans – sauf plantes aimant régulièrement avoir les pieds dans l’eau).

L’ensemble canal et butte en aval, sur la courbe de niveau (ou presque), constitue ce qu’on appelle un «swale». Il vise à :

  • créer une zone d’infiltration des eaux en profondeur en dessous des buttes en aval ;
  • créer un caractère de comestibilité de la zone par l’implantation de nombreux arbres, arbustes (fruitiers et/ou fourragers) et autres plantes vivaces comestibles (petits fruits, herbacées, rampantes, couvre-sol grimpantes,…), l’ensemble maintient également l’humidité au niveau des racines ;
  • laisser une zone s’établir seule sans que l’homme n’y investisse trop d’énergie et de temps.

Ici, sur la longueur totale de 1 873m correspondant aux 19 buttes en haies fourragères et comestible (sans voisin), voici les possibilités envisagées :

Espèces d’arbres à privilégier en haie et également brise-vent (phase 2, si nécessaire) :

  • 43 Aubépine – Crataegus monogyna
  • 43 Caraganier de Sibérie – Caragana arborescens
  • 43 Chalef de Ebbing – Elaeagnus x ebbingei
  • 43 Goumi du Japon – Elaeagnus multiflora
  • 42 Olivier d’automne – Elaeagnus umbellata
  • 15 Févier d’Amérique – Gleditsia triacanthos
  • 17 Robinier faux acacia – Robinia pseudoacacia

Espèces d’arbres à privilégier uniquement en haie :

  • 85 Pommier – Malus communis

Espèces d’arbustes à privilégier en haie et également brise-vent (phase 2, si nécessaire) :

  • 662 Caseiller – Ribes x culverwellii
  • 331 Épine-vinette – Berberis

Ces petits fruits sont adaptés au climat de la parcelle et peuvent remplir des espaces laissés libres et étroits. Ils demandent peu d’entretien et sont faciles à cueillir.

En couvre-sol et inter swale : un mélange de Fétuque rouge + Ray-grass d’Italie + Trèfle blanc

 

Au total, c’est plus de 331 arbres possibles, et 993 arbustes et plusieurs milliers de plantes vivaces comestibles et/ou fourragères, qu’ils seraient intéressant d’envisager, ainsi que des couvres-sols et des grimpantes autour des arbres. Il faut juste garder en tête la récolte des fruits et les accès.

Le design n’est pas envisagé sur ce point.

Le design n’est pas envisagé sur ce point, néanmoins :

Energie électrique :

Sans avancer plus sur ce sujet, il me semble envisageable d’avoir une stratégie d’énergie éolienne (petit éolien), car les conditions de vent sont sans doute largement suffisantes.

Vouloir créer un forte comestibilité nécessite une fertilité importante et naturelle des sols, aussi un système des polyculture-élevage est sans doute le meilleur moyen de régénérer graduellement les sols par un apport en azote lié à l’urine et aux excréments des animaux, qui constituent donc une des bases essentielles de cette fertilité, également complété par les plantes fixatrices d’azote.

Dans ce cadre, il serait très avantageux de créer une zone de pâturage gérée de manière globale (Holistic Management) par un système meneurs-suiveurs (plusieurs familles d’animaux : ovins, poules en poulaillers mobiles, etc…).

En dehors des clôtures périphériques plus ou moins existantes, il est nécessaire dans les premières années de la vie des arbres et arbutes, de clôturer les swales et les buttes de forêts / haies comestibles et fourragères, pour que les animaux ne les dégradent pas au stade juvénile. Il est possible de le faire avec des clôtures fixes et/ou semi-permanentes.

 

Il est prévu ici de clôturer la globalité des swales par un peu plus de 4 100m de clôtures fixes.

 

Lorsque la végétalisation sera bien implantée, il sera possible d’y introduire de temps en temps des animaux dans la zone des swales en complément des pâturages. Le reste du temps, les arbres fourragers ayant judicieusement des branches au-dessus des parcs seront accessibles aux animaux (feuilles, fruits)…

En inter-swales des clôtures temporaires (électriques) seront mises en place, pour faciliter la rotation rationnelle des pâturages (avec au minimum 3 à 4 parcs prêts en avance).

En phase 2 et si nécessaire, des haies brise-vent avec les même variétés d’arbres et arbustes pourraient être créés et supprimeraient le recours aux clôtures électriques (haies plus épaisses et infranchissables pour être efficaces contre les vents).

À terme, une grande variété d’arbres, arbustes et arbrisseaux et une non moins grande variété d’insectes, d’oiseaux et petits animaux permettront une bonne protection sanitaire de l’ensemble des éléments mis en place. Elle permettra également d’admettre et de fournir une certaine part de la production à la prédation («partage équitable des surplus»…).

Les Zones 1 et 2 (au sens de la Permaculture)

Pas de zone 1 et 2 dans les parcelles proposées.

La Zone 3 (au sens de la Permaculture)

Plantes bio-indicatrice en présence :

Forte présence de ronces (sans doute un prédominance du type Ronce commune – Rubus ulmifolius). Les caractères indicateurs seraient (voir «Plantes bio-indicatrices» de Gérard Ducerf) : engorgement du sol en MO végétale archaïque. Carence en MO animale et en azote.

Ce qui semble avoir été confirmé par une analyse de sol dont Clément m’a fait part.

 

À noter : pour se débarrasser des ronces, il ne faut surtout pas les broyer ou les brûler sur place, mais les enlever et faire des apports de MO animale fraîche.

 

État pré-supposé de santé des sols faite par drone (à vérifier directement sur place).

 

Après avoir terminé les swales et les plantations d’arbres, il faut préparer les terrains entre les swales en le décompactant (sous-soleuse de pâturage (type Yeomans ou stripe-till), tout en y semant une couverture végétale de type fabacées en premier, qui sera utilisé comme mulch plus tard.

La gestion holistique des pâturages est envisagée sur 24 parcelles d’environ 3 580m2 chacune (+/- 10%), qui pourraient recevoir plusieurs groupes d’animaux à la suite. Néanmoins, il sera également nécessaire d’affiner cette proposition en fonction des choix d’animaux retenus.

Comme je le stipulais plus haut (voir 8. Clôtures), sur la surface totale proposée d’un peu plus de 8,5Ha de parcs, il n’est pas envisagé ici, d’alterner un an sur 2, les pâturages et les grandes cultures (céréales, légumineuses, plantes de garde, etc…). Cependant, à terme et si les conditions du moment le permettent, il serait envisageable de garder environ 4 à 6 parcs en prés de fauche destiné à la nourriture des animaux en stabulation.

 

Les parcs en pâturage seront gérés de manière globale (Holistic Management) en systèmes meneurs-suiveurs.

 

 

Presque immédiatement, avec une gestion holistique des pâturages bien menée, on peut espérer monter de 250% le nombre d’animaux (400% déjà réalisé aux USA), soit 250% de mieux que l’UGB «classique», soit un terrain équivalent à 21,25Ha.

Donc avec un équivalent de 21,25Ha environ (UGB à 250%), vous pouvez y introduire en rotation alternée :

  • 0,15 par brebis, soit pour 125 brebis : 18,75Ha ;
  • 0,014 par poules pondeuses, soit pour un essai avec 199 poules (chiffres hors contraintes réglementaire), il faut environ 2,8Ha.

Avec un poulailler mobile qui peut être réalisés assez facilement et déplacé dans le parcours en plein air délimité par la clôture (électrique), les poules peuvent aller et venir librement dans la journée. Elles pourront être installées de temps en temps entre les swales pour se nourrir (et après les récoltes : pour manger les fruits pourris, les larves et autres insectes), elles aèrent gratuitement le sol en grattant toute la journée et amènent de la fertilisation par les fientes (riches en azote, phosphore, potassium et calcium).

Soit une possibilité totale équivalente à 21,5Ha.

Vous avez d’autres parcs en pâturage, il est facile de mettre en place cette expérimentation si jamais le nombre était trop important.

Cette méthode nécessite un temps d’occupation par parc compris entre 1 et 3 jours. Le moment du changement de parc intervient en fonction de la période de l’année (sécheresse / pluies), et de la hauteur de la partie aérienne de l’herbe coupée (environ 3 à 5 cm en moyenne pour les brebis).

Pour une ration journalière en herbe optimisée, le nouveau parc devrait avoir une hauteur d’herbe moyenne de 15cm (au-delà le volume en matière sèche augmente moins vite, on arrive à un palier).

Pour une saison normale, la courbe de productivité de l’herbe en mai-juin est maximale après 18 jours, et après 36 jours en août-septembre. De fait avec 24 parcs cela permet un moyenne de 1,5 jour par parc en août-septembre.

Donc, le retour sur une même parcelle a lieu tous les 18 jours au printemps, à 36 jours environ en été.

D’autre part, les forêts et haies comestibles, profitant d’une bonne gestion de l’eau, permettraient une production comestible et fourragère très intéressante, dans un développement harmonieux et productif de l’ensemble.

Pour plus d’infos, je vous conseille 2 très bons livres sur le sujet : « La productivité de l’herbe » d’André Voisin et « Holistic Management » d’Allan Savory (en anglais…).

Quoiqu’il en soit, tous les sols doivent toujours être végétalisés (buttes des swales et parcs), ou à défaut être abondamment mulchées toute l’année (et encore plus en automne et en hiver, car ce sont les moments où la décomposition est à son maximum. La création de sol sera donc maximale).

Concernant les buttes, avec un couvert végétal ou un mulch épais (15 à 20cm), les plantes proposées peuvent se contenter d’un arrosage une fois par mois en été les 3 premières années, ensuite elles devraient pouvoir se débrouiller seules.

Plusieurs zones de ruchers seront avantageusement positionnées à l’ombre vers le barrage en KP2 dans des endroits où il y a de nombreuses fleurs à polliniser.

Sur les bassins, des plantes aquatiques pourraient être plantées : menthe aquatique, iris d’eau, massettes, prêles, nénuphars, algues oxygénantes, créant des niches écologiques particulières, attirant une vie spécifique aux milieux humides.

Cet espace pourrait aussi être l’occasion de démontrer quelques cultures aquatiques faciles : châtaignes d’eau, liseron d’eau (en été), cresson, Taro (en été – culture très intéressante à essayer), lentilles d’eau, lotus..

Que ce soit à titre professionnel lorsque l’on recherche à réaliser un bénéfice plus conséquent, ou à titre privé et/ou collectif pour augmenter l’autonomie et la résilience globale d’un territoire ; il est toujours très intéressant de mettre en pratique différentes techniques de conservations, pour pouvoir stocker sur le long terme de grandes quantités de récoltes (séchage, jus, confitures, conserves, compotes, fermentation, etc…).

Il est également fort judicieux de faire un choix d’arbres, d’arbustes et de plantes, avec des variétés permettant un étalement des récoltes dans le temps. Ceci afin de ne pas avoir trop de main d’oeuvre à monopoliser sur le terrain en même temps.

Charges

Au niveau économique, concernant la mise en oeuvre de tout ce qui est développé plus haut, je vous propose une évaluation des coûts de sous-traitance à affiner par devis le moment venu.

Revenus

  • Année 1 et 2 : les vivaces herbacées
  • À partir de la 3ème année : certains fruitiers
  • Après 5 ans : environ tous les arbres

Estimations des revenus annuels liés uniquement aux arbres et arbustes à partir de 5 ans : fruits et petits fruits : XX€/an.

On peut y rajouter une production d’oeufs lié au 200 poules (pour une moyenne de 100 oeufs par jour) : environ XX€/an.

Soit un revenu hors production des ovins pouvant atteindre environ XX€/an.